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Tomaso Campanella • La Cité du Soleil

25,00
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Thomas Campanella (né en Calabre en 1568, mort exilé à Paris en 1639), issu du clergé dominicain, auteur hérétique d’une des premières utopies communistes, fomentateur d’une conjuration manquée contre la domination espagnole en Calabre, torturé et longtemps emprisonné par l’autorité apostolique alliée aux jésuites, est ici traduit et présenté par Louise Colet, qui fréquenta les milieux socialistes « utopiques » des années 1830-1840 en France et qui se ressouvient, dans un texte poignant, de cet annonciateur des révolutions libertaires. Outre la Cité du Soleil, dont on appréciera les principes d’éducation post-renaissante autant que les rites amoureux mutuellement consentis, on découvre des poèmes où l’interrogation philosophique restitue la passion déchirante de l’expérience solitaire « dans une citadelle consacrée aux tyrannies secrètes ». En cela aussi Campanella fut «résolument moderne».
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Laurent Tailhade • Discours civiques

22,00
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Entre novembre 1901 et avril 1902, Laurent Tailhade réside à la prison de la Santé à la suite du procès pour faits de presse intenté contre lui-même et contre le journal Le Libertaire où il avait publié un nouveau pamphlet hostile à la politique pro-russe de l’État français, à l’occasion de la pompeuse visite à Paris du tzar Nicolas II. Maçon lyriquement inspiré par la tradition rationaliste, Tailhade évoquait la thématique classique de la mort du tyran, contre les compromissions despotiques d’une République lointainement initiée par un régicide. À la consternation des lettrés progressistes, l’évocation oratoire de Tailhade, connu de son temps comme un conférencier lumineux et raffiné, fut dénoncée par une presse délatrice comme un de ces appels au meurtre vers lesquels il avait déjà, disait-on, laissé filer sa plume ; puis jugée pour l’exemple. Incarcéré, l’auteur réunit et révise les textes des conférences de la période, placées sous le signe de la raison, de l’anticléricalisme, de l’impossible liberté civique ; il joint l’article incriminé, « Le triomphe de la domesticité », le dossier de presse accusateur, les interventions en sa faveur, le compte rendu du procès et des communications connexes (correspondances avec des libertaires, poèmes en faveur d’Ibsen, dont il fut l’un des découvreurs en France). Ce recueil parut en 1902 dans la « Collection sociologique » de P.-V. Stock. De l’avis de Tailhade, il formait son « meilleur livre ». Cet ouvrage rarissime est ici reproduit intégralement en fac-similé. Au-delà des provocations apparentes, ce qui frappe est l’acuité du témoignage contre la domination d’une inculture politique et d’une presse opportuniste qui trouve dans la réaction nationaliste et antisémite non pas une antinomie, mais un fleuron principal.
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E. Pierremont • Tcheka

22,00
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Les témoignages recueillis dès 1922 dans ce livre émanent de membres du parti socialiste-révolutionnaire russe – point de vue le plus oublié peut-être de cette époque si travestie. Ils n’expriment ainsi aucune nostalgie pour le tsarisme et ses geôles — si ce n’est formulée par une funèbre ironie dans les couloirs de celles bolcheviques, « où le nom même de la mort a cessé d’être terrible et éloquent ». Ils se situent aussi au-delà des clivages théoriques ou idéologiques, des critères d’erreur et de raison : si les socialistes-révolutionnaires, ou d’ailleurs l’ensemble de la société, devaient progresser sur tel ou tel choix stratégique, il est assuré que la chape léniniste les en a tous empêchés, envahissement de la vie sociale et politique post-révolutionnaire par l’armée, la police, les affairistes et les milices spéciales. On lit une horrifiante description d’un étouffement systématique sous une terreur de masse, « où les détenus perdent toute ressemblance humaine et se transforment en esclaves pitoyables » – des sous-sols de la Loubianka aux « camps de la mort » et au « typhus de la prison » en passant par les foules ouvrières fusillées à Astrakhan en mars 1919. Au contraire, l’édification de la « nouvelle » police politique apparaît comme un développement des traditions despotiques anté-révolutionnaires, par ses méthodes manipulatrices, ses tortures perverses, sa corruption, ses viols ; et par le type de personnel auquel elle doit recourir, « où les “éléments criminels” et les mercantis se mêlent aux tchékistes », supplétifs de basses besognes continuelles qui ne devaient pas être sans imitateurs, dans les villes, les campagnes et les camps de concentration, sous d’autres cieux idéologiques du XXe siècle.
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Regemorter • L'Insurrection paysanne de la région de Tambov

19,99
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[Luttes agraires et ordre bolchevik, 1919-1921] Paru avril 2000. 211 pages. / i.s.b.n. 2-84505-009-7 / ean 9782845050099 / Distribution Hachette
Les luttes paysannes – de la résistance à l’insurrection – auxquelles furent confrontés les bolcheviks après Octobre 1917 ont longtemps été occultées. Aujourd’hui encore, les crimes de la bureaucratie fondatrice à l’égard des masses rurales – réquisitions, expropriations, déportations et fusillades – sont justifiés plus ou moins implicitement, quand on admet leur existence, comme «crimes de classe» : une classe «révolutionnaire», suggère-t-on, aurait dû défendre, avec les moyens adaptés, son projet «utopique» contre une «réaction» paysanne.
 
Dans la partie liminaire de cet ouvrage, J.-L. Van Regemorter montre qu’une «révolution paysanne unique» commencée sous le tsarisme, outre qu’elle contribue à expliquer 1917, a poursuivi ses objectifs et sa stratégie contre l’appropriation étatique du bolchévisme. La seconde partie recueille des documents historiques traduits pour la première fois en français. Rapports de militants socialistes-révolutionnaires, tracts et appels d’insurgés, et surtout consignes, notes, mémoires internes de bolcheviks dessinent en creux l’histoire non écrite de l’«Antonovchtchina», l’insurrection du paysannat dans la province de Tambov en Russie occidentale de 1919 à 1921. Les réquisitions de l’ordre militaro-bureaucratique, incompétent, prédateur, menées jusqu’à la famine et la déstructuration de la production agraire, ressortent à la fois des descriptions hostiles aux bolcheviks et des rapports et dissensions de ces derniers, qui les pratiquaient à grande échelle. Nous ne sommes pas en 1937, ni en 1956, mais en 1921, et l’autodénonciation cyclique de la bureaucratie s’instaure avec celle-ci même. À ce système correspondent d’emblée une planification, naïvement préconisée sans fards, de la terre brûlée par le haut, de l’omniprésence policière, de la coercition dogmatique, des déportations civiles, enfin le projet, méthodiquement consigné, débattu, appliqué, de «déployer la terreur rouge jusqu’à des proportions massives» (Antonov-Ovséenko). L’ordre n° 130, de Toukhatchevski, est à cet égard éloquent. Dans les maladroites circonlocutions de son zèle glacé, il faut lire les ordres et contre-ordres manipulateurs, les concessions et les consignes secrètes de l’appareil en guerre contre une société insurgée. Ce fut la construction d’un «monde nouveau», «désert et ténébreux», habité par «des esclaves affamés, nus et sans voix» : ses moyens s’identifiaient à sa fin. Édition présentée et annotée par Régis Gayraud.
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Joseph Scholmer • La Grève de Vorkouta

20,00
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Arrêté en 1949 par la Loubianka de Berlin pour sa résistance à la politique soviétique en Allemagne, le docteur Joseph Scholmer, lui-même ancien communiste et antinazi, fut libéré en 1953 du camp de Vorkouta où il avait été déporté. Il put ainsi livrer un des premiers témoignages en Occident sur les camps à fonction économique et infrastructurelle que l’Union soviétique continuait alors de développer de façon intensive. Ce document méthodique, description sociologique de l’organisation des camps, entre droits communs et politiques, entre les diverses nationalités et confessions — évoquant ainsi le sort des prisonniers juifs condamnés par le système concentrationnaire et l’antisémitisme staliniens à cohabiter avec des prisonniers anciens soldats nostalgiques de l’armée allemande —, fut aussi le premier écho des luttes sociales ayant parcouru cette économie glacée à la mort de Staline.
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Laurent Tailhade • Les Reflets de Paris

15,00
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Ces dernières chroniques de Laurent Tailhade portent un regard aigu sur la société française bouleversée par la Première Guerre mondiale. À l’étendue de l’atrocité ne semblent répondre, dans un Paris longtemps épargné, que la désinvolture des dirigeants occupés à tromper la « matière gouvernable », les affaires des marchands enrichis au marché noir, la légèreté des divertissements où s’oublient la peine et la misère. On sait que la déchirure de ce conflit international, où la mort industrielle a initié les longs ravages qui firent le XXe siècle, entraîna des conséquences sociales et culturelles considérables. La lecture de Laurent Tailhade rappelle cette importance dramatique d’un autre point de vue que celui des avant-gardes artistiques. Le jugement n’en est pas moins amer ni moins caustique et suggère dès lors l’enracinement des habitudes de l’inconscience moderne plaquées par-dessus les champs d’horreur. Sur le souvenir d’une beauté qui s’évanouit et dont se perd le langage, sur celui des artistes et des révolutionnaires qui se meurent, la vulgarité des passe-temps mercantiles, l’abaissement du style et la complaisance du conformisme diffusent un halo douloureux. Alors, comme la rémanence cyclique des saisons devient symbole d’une époque finissante qui appelle le pamphlet et encore la commisération, l’efflorescence de l’écriture trace, dans un humble ermitage, les ultimes digressions poétiques d’une vie qui s’achève.

Note : On a évoqué pour ce recueil des dernières chroniques de Tailhade la collaboration de Fernand Kolney (gendre peut-être trop serviable, futur éditeur et biographe de L. T.). Le style et les aperçus de ces textes portent cependant la signature du pamphlétaire et conférencier dont le secrétaire reproduisit peut-être, mais sans créer.

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Moynet J. L. B. • De profundis clamavi Tome second

20,00
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«La vulgarité souveraine tant satisfaite que protestataire» Voir le Tome premier du même titre. Paru 12-2003. 369 pages. / i.s.b.n. 2-84505-029-1
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Moynet J. L. B. • De profundis clamavi Tome premier

20,00
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«Communication, convivialité, aussi bien déprime, morosité, solitude… Autant de boniments médiatico-rabâchés, littératurés… En revanche, voici un livre — ni roman, ni essai, ni autobiographie —, une sorte d’essai autobiographique, si on tient à classer la chose, qui ne manque pas d’une certaine vivacité pour parler d’isolement, et de quête sans espoir inconsidéré. Fruit d’une expérience de base limite, d’une expérience des limites, ce livre éclaire, indirectement, les rapports de la plupart des contemporains entre eux, et, d’abord, les relations entre hommes et femmes si décidément modernes, relations pour le moins problématiques imbéciles dont paraît s’obséder, voire se distraire par ciné, lecture, notre si ubuesque et triste époque. Rien moins que théorique ou inventé, cet écrit, sur fond d’illusions socio-rédemptrices démolies, ruinées de longue lutte (fort modestement individuelle, railleront les Critiques), ne raconte pas d’histoires ; au contraire de tonnes d’écrivasseries égotistes, ou aussi glauques, pseudo-désabusées, trash-déjantées les unes que les autres. Le présent livre, au pessimisme fondé, et comme on dit roboratif, connaît sa dette envers une tradition poétique et littéraire, illico traitée de réac-élitiste, moquée piétinée par l’officielle Culture de la dérision nigaude et de la bassesse. Subjectif, cet ouvrage est aussi instructif sur cette fin de millénaire, dont la sottise bavarde et la décadence arrogante, baptisées libérations, ne sont plus à démontrer.» (JLB M.)
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Georges Delesalle • Dictionnaire argot-français

28,00
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Dans sa préface à ce dictionnaire de Georges Delesalle paru à Paris en 1896, Jean Richepin écrivait : « Organisme vivant en perpétuelle décomposition et recomposition, l’argot est essentiellement instable. Plus vite que la langue ordinaire, il se métamorphose. C’est du vif-argent. […] L’instantané qu’on en prend aujourd’hui n’est plus ressemblant demain. Aucun fixatif n’en assure l’exactitude. » Ce dictionnaire, conçu comme « tout à la fois historique et actuel », témoigne de faits qui depuis se sont transformés encore : des substantifs, des qualificatifs donnés dans leur acception argotique de la fin du XIXe siècle, se sont fondus dans d’autres sens, et d’autres emplois, de la langue non académique de notre siècle. Au jeu de la lecture se combine ainsi une distanciation suggérant que la vie a continué, que la langue est cette continuation même.
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Nestor Makhno • La Révolution russe en Ukraine

20,00
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Mémoires (tome Ier) [seul paru] : mars 1917 - avril 1918 Fac-similé de l'édition originale, 1927, Paris. 3-2003 - 360 pages. / i.s.b.n. 2-84505-027-5
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