Texte anglais & traduction en vers par Gérard Gâcon / Édition originale mars 2014. / 157 pages - Format 105 x 205 mm - illustré noir et blanc / isbn 978-2-84505-154-6 / Distribution Hachette
Ce poème de 1594 propose une réflexion sur le désir et sur le pouvoir, le premier devenant non pas métaphore mais leurre tragique à s’entrevoir dans les réseaux du second. La situation sacrificielle de la femme idéale en sa beauté apparaît comme un destin affligeant plutôt que révoltant et à la fois comme la malédiction du groupe. Celui-ci ne se purifie enfin que par la proscription et-ou l’effacement de ses deux acteurs perçus en tant que révélateurs d’un drame latent susceptible de bouleverser l’ordre de la caste. Thèmes lyriques et baroquisants, antithèses raffinées, miroirs du regard dans le tableau renvoyant le désarroi du sujet de l’art jeté dans l’épreuve, se déploient au long de ces strophes hautement rimées, dont la présente traduction propose une reconstruction régulière, nuancée, fidèle.
Mais Lucrèce a perdu plus que la vie,
Lui, gagné ce qu’il voudrait rejeter.
L’union forcée force à d’autres conflits ;
Du bref plaisir de longs tourments sont nés ;
L’ardent désir s’est fait dédain glacé ;
La chasteté s’est fait piller son bien,
Et la Luxure est plus pauvre à la fin.
Des illustrations attestent l’importance et la permanence du thème de Tarquin et Lucrèce dans les diverses époques et sphères de la Renaissance.