Essai par Jean-Louis Mohand Paul, juillet 2024, 144 p., 14 x 21 cm, ean 9782845053182, distribution Hachette.
Depuis que s’est formé le projet sioniste, au tournant des XIXe et XXe siècles, les concurrences et complicités impérialistes entre Occident et régimes arabo-musulmans ont circonscrit, surplombé, précarisé, manipulé les relations entre Juifs et «Palestiniens». Ceci s’est enkysté depuis la création d’Israël. Toutes les guerres qui ont jalonné cette histoire procèdent de cette surdétermination systémique. Depuis l’atroce offensive pogromiste du 7 octobre 2023 en Israël et la guerre en réponse contre le Hamas, invoquer l’ordre inter-étatique à cet égard, comme à tout autre, est dès lors absurde et contre-productif.
Loin de cette réserve, on répète les archétypes du nationalisme palestinien mythifié, maquillés pour l’exportation diplomatique en Occident. On sacralise une bureaucratie théocratique, autoritariste et ultra-belliciste comme une prétendue «résistance». On élude, à tout le moins, la spécificité horrifiante de la classe dominante palestinienne et de ses agissements (auto)destructeurs. Sans nommer cette base productrice, on déplore la destruction. On tourne contre Israël les grandes phrases de l’indignation, pour partie téléguidée; on multiplie les analogies trompeuses avec les cataclysmes du monde moderne.
Se défendre de favoriser l’antisémitisme, avec l’indignation du tribun ou l’humour à la mode, innocente peut-être de son caractère «délictuel», instrumentalisé par ailleurs. On l’évacue ou le raille, tandis qu’il demeure lourdement, y compris dans sa pseudo-dénonciation réactionnaire. Puis, débarrassés du problème, on vide de sens des notions fondamentales de l’histoire réelle (colonialisme, génocide, nazisme, etc.) en les retournant contre Israël, dont – avec ou sans antisémitisme – on réactualise la malédiction traditionnelle.
Cet essai décrit l’écho en France de la guerre Israël-Hamas depuis l’offensive pogromiste du 7 octobre 2024. Il critique les représentations «palestinistes», à la fois pour leur contre-vérité historique et leurs implications dans les contradictions socio-politiques générales.