Miroir mortel est un roman qui raconte l’histoire de Noël et son vécu intérieur de schizophrène. Le surréalisme libertaire nous invite au voyage initiatique au temps désarticulé de Noël. Dans sa bizarrerie, celui-ci, ensorcelé par les signes, échoue à trouver un sens à son existence. La perte de Lucie est une déchirure originelle. Étranger au monde étrange, être machine pour le système, le réel s’échappe. Dissociation entre l’être pour l’autre et l’être pour soi, faut-il tuer son image pour exister ?
Regard noir est une approche psychanalytique et ethno-politique de ce roman. Pantin dévitalisé d’une mère mortifère et d’un père paranoïaque, Noël pose son regard schizophrénique sur le capital-argent, imaginaire tout-puissant coupé du réel, qui ne fonde aucune identité, à l’origine du délire d’identité pure du fascisme. À l’immanence du mythe succède la transcendance, idée de l’être en place du moi réel, de l’État et de la religion, Surmoi obsessionnel qui peut basculer dans la paranoïa totalitaire.
Mais qui est fou ? Noël, la famille, la société, ou les trois ?
Lucie rencontre l’antre de la mort. Elle s’éveille sexuée, mortelle et libre. (J. M.)
Jean Monjot a publié chez Ressouvenances, en collaboration avec Martine Tournaux, deux essais sur les relations entre être et littérature, quête existentielle et recréation individuelle: Franz Kafka. L’Être en procès (2010) et Antonin Artaud : la question de l’être (2006). Il est l’auteur des dessins accompagnant le présent ouvrage.