Alex P. De Rieux • L'Argot anglo-américain

23,00
Prix TTC, frais de livraison compris


L’argot anglo-américain – le slang – n’est pas spécialement le jargon des classes dangereuses ou des truands. Il s’est formé selon l’usage quotidien, majoritairement mais non exclusivement populaire, d’une langue parlée, à la fois collective et parcourue de grandes familles (les coutumes du travail, de la consommation, de l’érotisme hétéro et homosexuel, des entités ethniques). Chacune contribue en retour à une langue commune, non académique, qui implique un portrait des modes de vie. L’ironie, l’inversement des valeurs ou des perspectives, le décloisonnement des tabous ou aussi leur évocation complaisante président à la recréation ininterrompue du vocabulaire, à des relations inattendues entre des notions hétérogènes et au renouvellement illimité des acceptions ; de même ils transmuent les expressions quotidiennes dont ils extraient des sous-entendus ou des distorsions imagés. Ce fonds linguistique apparaît dans les sphères culturelles ou médiatiques, mais n’en émane pas comme une imitation satellite.

Sa vie durant, l’auteur, Américain d’origine française et résidant à San Francisco, a transcrit ces notions familières ou spécifiques. Diplômé de littérature de l’université de Californie, il a noté en outre les origines anglaises et-ou américaines, les premières occurrences de données argotiques. Le présent Vocabulaire propose près de neuf mille entrées offrant davantage d’acceptions souvent très différentes les unes des autres : un quart environ touchent à la langue anglaise ; la majorité concerne l’anglo-américain. Ce sont des pratiques actuelles – que l’on retrouve dans les cultures cinématographiques et musicales, dans les littératures (du roman au polar) et la bande dessinée –, un mode de la langue parlée de nos jours. Ce livre initie à un univers inédit en France et ouvre – au voyageur, au traducteur, au lecteur ou à l’auditeur, à l’analyste et au curieux, au psychologue ou à l’artiste – des portes insoupçonnées sur la société américaine contemporaine.

En voici les premières entrées (les abréviations indiquent la langue d'origine : am = américain) :

Aaron’s rod. Le bâton d’Aaron : le pénis, la verge. Sans doute parce que Aaron planta son bâton dans le sol et que celui-ci fleurit alors (ang. xviiie).
Abbess. Une entremetteuse, une tenancière de bordel, puisqu’une abbesse s’occupe d’un couvent, un bordel (ang. xviiie).
Abbie. Un homme juif (tirée du nom d’Abraham, cette expression est utilisée péjorativement). / Un tailleur (am. avant xxe).
Abbot. L’homme favori d’une abbesse (ang. xixe). / Des barbituriques (Abbot est une marque déposée, am. mi-xxe). Cf. Abbess.
Abbreviated piece of nothing. Littéralement, une abréviation de rien : une personne sans valeur.
Abe. Un billet de cinq dollars. Le billet de cinq dollars américain est à l’effigie du président Abraham Lincoln et Abe est le diminutif d’Abraham.
Able to do something. Capable de faire quelque chose.
A-bomb. Une cigarette de marijuana qui contient de l’héroïne (am. mi-xxe).
Aborts. De la vodka et du porto mélangés (am. fin xxe).
About to find pups. Sur le point d’avoir des chiots : être enceinte (am. xxe).
Abraham. Le pénis. / Les parties génitales de la femme (avant 1900).
Abso-bloody-lutely. Absolutely : absolument, en insérant bloody.
Abso-fucking-lutely. Même définition que la précédente.
Abuse (to). Tricher. / Faire cocu. / Se masturber (fin xve).
Abuse oneself (to). Se faire du tort. / Se masturber.
Academician. Une prostituée (enfermée dans une institution, une académie : un bordel).
Academy. Un bordel.
Acapulco gold. De la marijuana mexicaine (am. mi-xxe).
Accident. Un bâtard (am. mi-xxe).
Accidentaly-on-purpose. Faire quelque chose d’une manière délibérée mais avec l’intention de le faire passer pour un accident.
A. C./D.C. Courant alternatif, courant continu : une personne bisexuelle.
Ace boom-boom. Un ami noir.
Ace. Un as, le meilleur, la meilleure personne (cette expression est parfois sarcastique). / Un pilote d’avion de chasse. / Un homme noir. / Un billet d’un dollar. / Dans un restaurant, une table d’une personne. / Terme moqueur pour s’adresser à quelqu’un : Ace passe-moi ce truc là ! / Une personne très habile. / Un homme noir qui s’habille d’une façon voyante.
Accomodate (to). Copuler (xixe).
Accomodation house. Un bordel.
Ace (to). Gagner.
Ace boom-boom. Un ami noir.
Aced. Être intoxiqué par l’alcool.
Ace in the hole. Un atout, une chose importante que l’on tient en réserve. Ace dans le trou : un as distribué face vers le bas. Dans certaines formes du jeu de poker, les cartes sont distribuées de telle façon que leurs valeurs sont à la vue de tous. Une autre carte est distribuée le dos tourné vers le haut, et elle est de ce fait inconnue des joueurs ou des parieurs qui vous font face. Si cette carte est un as, ce joueur possède un avantage sur les autres joueurs. Un Ace in the hole est toujours un avantage même si l’on ne joue pas aux cartes.
Ace in. Arriver à quelque chose de bien. Un bon résultat.
Ace of spades. Les parties génitales de la femme (ang. xixe). / Un homme noir (am. mi-xxe).
Ace out. Avoir de la chance.
Ace out someone. Manipuler quelqu’un pour en tirer un avantage personnel.
Ace up one’s sleeve. Un as dans sa manche : avoir un atout inconnu de l’adversaire. Posséder un avantage.
Acey-deucy. Une chose qui possède des qualités et des défauts.
Achers. Littéralement, celles qui démangent : les testicules (ang. fin xxe).
Achieve (to). Terminer une copulation avec une femme (Shakespeare).
Acid. De la drogue (am. mi-xxe).
Acid-head. Un drogué (am. mi-xxe).
Acid pad. Un endroit discret où l’on peut utiliser de la drogue (am. mi-xxe).
Acid rock. Une forme de rock and roll qui se joue très fort.
Acid test. Test pour déterminer la vraie valeur d’une chose.
Ackers. L’argent en général (ang. mi-xxe).
Acres. Les testicules (ang. mi-xxe).

 

Parcourir cette catégorie : Littérature : Œuvres, Histoire