Cette comédie commencée en 1886 et achevée en 1889, publiée deux ans plus tard, puis interprétée et traduite notamment en France, est une vive satire des élites russes. Aux préjugés sociaux aristocratiques et à l’engouement moderniste pour sciences, médecine et rationalisme, leurs habitudes inconscientes combinent la crédulité devant la vogue du spiritisme et de l’occultisme et l’horreur hygiéniste devant la misère qu’elles ignorent. Dans cet univers de maîtres, les serviteurs et les paysans resurgissent comme des critères d’ironie ou de naïveté, caustiques ou obstinés, réduisant à la farce l’illusionnisme pompeux de la « civilisation ».