Larra Mariano José de • Le Pauvre Petit Causeur

20,00
Prix TTC, frais de livraison compris


À vingt-huit ans se suicida, en 1837, l’auteur de théâtre et d’une œuvre satirique exceptionnelle dans la tradition romantique et qui, fort lu jusque dans l’Espagne d’aujourd’hui, demeure généralement ignoré.

« Connaissez-vous le romantisme espagnol ? », demandions-nous il y a vingt ans, lorsque nous exhumâmes José de Espronceda et Gustavo Becquer. La question demeure, maintenant que nous proposons cet infortuné « Figaro », comme il se surnommait.

Influencé par Hugo et Byron, Larra développa contre la société de son temps, ses bellâtres, ses bureaucrates et ses censeurs, la raillerie post-voltairienne que Don Juan avait montrée être une ressource lyrique, quoique ludique, imprimant au romantisme une orientation moins éplorée qu’il n’est coutume de le représenter. Jouant et déjouant la censure traditionaliste à travers des dangers oppressants, Larra est réputé pour avoir dressé un tableau de mœurs exhaustif et vivant de son époque, écartelée entre tentations libérales et protectionnisme clérical, monarchique et coutumier. Une ironie multiforme déploie ses circonlocutions autour de ses cibles, l’immobilisme, l’incurie, l’inculture, les habitudes stériles, les prétentions, la futilité carnavalesque et irréelle de ce que l’on n’appelait pas encore les loisirs. Le Petit Causeur, dans ce recueil de 1832-1834, offre en outre une construction quasi narrative. Deux épistoliers conversent. L’un raille. L’autre semble des plus conventionnel. La sim­plicité de ses récits complète l’évocation, comme involontai­rement, du point de vue du banal. Puis le péril menace. L’un meurt de peur. L’autre atteste alors que la critique mordante est impérissable et digne d’un panégyrique. Ainsi, dans l’opprobre et l’incompréhension, un pauvre poète que perdra, dit-il, une déception amoureuse écrivit seul son titre à une gloire elle-même capricieuse.

Parcourir cette catégorie : Littérature : Œuvres, Histoire