Ce texte veut restituer la parole d’Antonin Artaud dans son histoire et dans son œuvre. Son génie pose en profondeur la question de l’être humain. Critique d’art, il apporte un nouvel éclairage. Homme de lettres, écrivain et poète, de théâtre, de cinéma et de radio, il invente une autre conception de l’art pour révéler la face cachée de la réalité, dans une critique de la société. Quête d’un sens à l’existence, il recherche dans les sources du mythe, jusqu’au voyage initiatique au Mexique, une culture en lien avec la vie, comme un écho au labyrinthe intérieur de l’être humain. Il préconise, au-delà de la révolution économique et sociale, une révolution de la conscience pour guérir la vie. Hospitalisé pendant neuf ans, il interroge la psychiatrie dans son savoir et sa pratique. Il exprime à sa manière son mal-être et l’aliénation à une idée imaginaire de l’être qui n’est pas le moi réel de la personne.
Sa richesse créative peut être abordée d’un point de vue artistique, littéraire, philosophique, psychologique ou politique, autant de regards sur celui qui incarne l’esprit libertaire du surréalisme. Antonin Artaud, cette « oriflamme calcinée » selon l’hommage d’André Breton, a encore beaucoup à nous dire.