Laurent Tailhade • Les Reflets de Paris

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Ces dernières chroniques de Laurent Tailhade portent un regard aigu sur la société française bouleversée par la Première Guerre mondiale. À l’étendue de l’atrocité ne semblent répondre, dans un Paris longtemps épargné, que la désinvolture des dirigeants occupés à tromper la « matière gouvernable », les affaires des marchands enrichis au marché noir, la légèreté des divertissements où s’oublient la peine et la misère. On sait que la déchirure de ce conflit international, où la mort industrielle a initié les longs ravages qui firent le XXe siècle, entraîna des conséquences sociales et culturelles considérables. La lecture de Laurent Tailhade rappelle cette importance dramatique d’un autre point de vue que celui des avant-gardes artistiques. Le jugement n’en est pas moins amer ni moins caustique et suggère dès lors l’enracinement des habitudes de l’inconscience moderne plaquées par-dessus les champs d’horreur. Sur le souvenir d’une beauté qui s’évanouit et dont se perd le langage, sur celui des artistes et des révolutionnaires qui se meurent, la vulgarité des passe-temps mercantiles, l’abaissement du style et la complaisance du conformisme diffusent un halo douloureux. Alors, comme la rémanence cyclique des saisons devient symbole d’une époque finissante qui appelle le pamphlet et encore la commisération, l’efflorescence de l’écriture trace, dans un humble ermitage, les ultimes digressions poétiques d’une vie qui s’achève.

Note : On a évoqué pour ce recueil des dernières chroniques de Tailhade la collaboration de Fernand Kolney (gendre peut-être trop serviable, futur éditeur et biographe de L. T.). Le style et les aperçus de ces textes portent cependant la signature du pamphlétaire et conférencier dont le secrétaire reproduisit peut-être, mais sans créer.

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