Un porteur d’eau est mué malgré lui en thaumaturge : Herchelé Ber, le paria, le loqueteux, l’innocent. C’est un récit de la culture hassidique d’Europe centrale, transmis par le peintre et
sculpteur Marek Szwarc dont les dessins sont
insérés en hors-texte à notre réédition, et narré
par son épouse qui en déploie l’exemplarité et la suggestion en une écriture, épurée et poétique, empruntée aux contes traditionnels.
Poursuivi pour un menu larcin par ses coreligionnaires, Herchelé se réfugie dans la maison du rabbin Zourek, un juste. Et dans le vagabond s’éveille une force mystérieuse, douce et impérieuse : il prévoit, devine, guérit, console, secourt, désamorce les violences. Il se défend d’être zaddik (saint) ; déjà des proches escomptent les profits de sa gloire naissante, tandis qu’il traverse épreuves
et doutes angoissants, « passant sa vie sur un duvet semblable pour lui à des épines ».
Ce roman fut écrit à Paris en polonais ; il parut, d’abord et ce fut la seule fois, dans sa présente
traduction française, en 1931.