Barthélemy De Ligt • Pour Vaincre sans violence. Réflexions sur la guerre et la révolution.
Traduit du hollandais par Irène Laroche, mars 2023, Fac-similé de l’édition originale (1935), 14 x 21 cm, 256 pages.
«La guerre moderne n’est plus à même de résoudre le moindre problème économique, social, moral ou culturel. Elle ne fait qu’augmenter les complications, aggraver les difficultés. L’intérêt international exige d’ailleurs non pas le déplacement mais l’abolition des frontières politiques, et les traditions nationales n’ont qu’un intérêt secondaire : elles ne valent que dans la mesure où elles ne contrarient pas le processus d’unification de l’humanité.» Ce projet de 1935 conserve toute sa pertinence actuelle, comme maints éléments d’analyse de cet ouvrage. Barthélemy De Ligt (nommé aussi Bart De Ligt, 1883-1938), militant libertaire et pacifiste néerlandais, pasteur exclu par l’Église réformée, soutint les réfractaires durant la Première Guerre mondiale, ce qui lui coûta des séjours en prison. Il poursuivit dans les années 1920-1930 une intense activité (conférences, publications, organisation), notamment à l’Association internationale antimilitariste, puis à l’Internationale des Résistant(e)s à la guerre (cf. pour une évocation détaillée le livre Antimilitaristes anarchistes non-violents, éd. Atelier de Création libertaire, Lyon, 2019). Le présent essai, traduit en France en 1935, datait de 1929. Il analyse le caractère intrinsèquement belliciste de la société capitaliste et des États, ainsi que la militarisation de la vie sociale et politique imposée par la bureaucratie «soviétique» après la Révolution de 1917. Il propose une théorie de la non-participation des sociétés aux processus exploitants et criminogènes. Nombre de ses constats résonnent aujourd’hui avec une grande force : quand même on douterait des possibilités de la non-violence, ils sont assurément confirmés par ce que produit la violence. (Nota: l’impression de l’exemplaire, base de notre fac-similé, sur un mauvais papier jauni effrité par le temps, était tantôt estompée, tantôt surchargée, comme il arrive fréquemment aux humbles et méritoires publications militantes de cette époque; notre réimpression en atteste. La couverture reproduit le graphique figurant sur celle de l’édition originale, comparant les proportions dans l’histoire des périodes de guerres et de paix. Les niveaux sont ceux de 1935. On n’a pas eu le cœur de les actualiser.)