Érudit de sensibilité voltairienne, Antony Méray avait publié en 1847 un roman-feuilleton, La Part des femmes, dans le journal fouriériste La Démocratie pacifique, qui fut condamné pour cette publication. Durant les années 1860-1870, Antony Méray, qui fut notamment collaborateur de Viollet-le-Duc, publia ces études sur les mœurs d'amour où s'exprime également une attention féministe et une prédilection pour la passion. Il tenta de faire connaître au public lettré non spécialiste les enjeux culturels et historiques des usages intellectuels vécus durant les différentes phases du Moyen Âge en France. Si sa représentation du contexte médiéval est relativement conventionnelle et pour beaucoup dépassée aujourd’hui, elle est précisément contredite par le caractère ouvert et multiple des mœurs littéraires et des modes de vie qu’il fait ressortir au cours d’un florilège des poèmes, lais et fabliaux de l’époque. Ces textes ont été pour beaucoup redécouverts au XIXe siècle, notamment par les éditions elzéviriennes, et le mérite d’Antony Méray est d’avoir considéré ce corpus comme partie intégrante d’une tradition littéraire générale, susceptible de concerner, par sa poésie, son ironie, sa beauté, l’«honnête homme» de son temps. L’entreprise est loin d’être achevée. Le présent volume commence une recherche, dont nous republions l’intégralité. Il porte sur la Renaissance du XIIe siècle et l’apogée du siècle suivant. Un Index des auteurs et des œuvres a été ajouté à notre fac-similé.